L'Enfant de l'Intime

Noël. Je me retrouve. J'avais oublié qu'à force de chercher, on peut perdre de vue le but, et finir par se persuader qu'il ne sera jamais atteint. Pire qu'il n'existe pas. Dans la nuit de Noël, chemin et but se confondent. Laissons alors la lumière ouvrir la nuit et le chemin. Doucement, finement imperceptiblement.

Noël. Je me retrouve. Cette lumière éclaire l'enfant naissant chaque jour et s'éveillant à l'aube spirituelle. Dans le monde de l'apparence et de l'injonction extérieure, l'esprit s'était laissé enfouir. L'esprit est cet enfant intime. Il continue d'appeler. Il est le souffle qui vient régénérer cette matière fatiguée, perdue, apeurée, désespérée parfois.

Noël. Je me retrouve. Paradoxe de l'hiver. Les dernières feuilles de l'automne doivent tomber pour s'élancer vers la vie nouvelle de la sève printanière à venir. Cap vers l'à-venir. Laissons tomber les feuilles mortes de l'égo pour lui permettre de se reposer et de se ressourcer. Pauvre petit être qui se laisser bercer dans la mangeoire de la crèche, au plus profond du coeur. Il fait nuit noire, mais la lumière du Vivant perce déjà au plus profond de mon corps. La Vie est si petite, si fragile. C'est pourtant elle qui fait craqueler la matière paralysée par toutes les lourdeurs de l'idôlatrie et l'oubli de soi. Toute la Vie est contenue dans cet Enfant. L'Enfant de l'Intime.